L’Intelligence artificielle accusée d’homicide
- Romane MLNF
- 21 mars 2024
- 3 min de lecture
À Paris, la start-up Mistral AI était à l’avant garde de l’intelligence artificielle. Elle a été fondée par trois spécialistes français de la technologie : Arthur Mensch, polytechnicien expert en modèles de langage et employé plusieurs années chez DeepMind, le laboratoire d’intelligence artificielle de Google, Guillaume Lample, créateur du langage LLaMA lancé en février 2023 par Meta, d’où sort aussi le chercheur Timothée Lacroix.
Le 26 février 2024, Mistral AI annonçait lancer « Le Chat », assistant virtuel conversationnel spécialisé dans la programmation et le développement. L’entreprise révolutionnait l’industrie européenne à une vitesse fulgurante, en devenant une référence.
En lançant son modèle payant et surpuissant « Mistral Large », elle connut son plus grand échec. Il fallait être innovant, concevoir un autre produit, utile et unique, se renouveler. L’intelligence devait servir à tous, tous les jours, partout. Les technologies se devaient de régir les moindres détails des habitants de la planète. Ce jour là, ils eurent l’idée du siècle : « Mistral AI contrôlera la nature ».
Quelque mois plus tard, après des jours de calculs et des nuits de programmation, la nouvelle intelligence « Pura » naissait. Dans les bureaux des trois dirigeants, elle régissait minutieusement tous les paramètres environnementaux. Elle contrôlait un dosage précis du taux d’oxygène, de l’humidité et filtrait l’air. Pura assurait aux trois créateurs et à tous les employés un confort et une productivité optimale.
Cette nouvelle façon d’utiliser l’intelligence artificielle n’aurait pas pu être mise au point sans les levées de fonds. En mai 2023 déjà, les trois ingénieurs avaient levées 100 millions d’euros. Mais c’est en décembre qu’ils avaient tiré le gros lot : 385 millions d’euros. En quelques mois, la société était valorisée à 2 milliards d’euros… Les américains y croyaient, Mistral AI, alternative de ChatGPT et Bard, devait être une géante.
Mais derrière cette réussite, une rivalité naissait entre Arthur, Guillaume et Timothée. Arthur prônait sans cesse les levées de fonds, voulant partir à l’assaut du marché qui se présentait à Mistral AI. Il ne remarquait pas la haine qui grandissait chez ses collaborateurs.
De leur côté, Guillaume et Timothée, se lassaient de ces constantes opérations de communication. Ils ne voulaient pas faire de la représentation. Ils souhaitaient se concentrer sur le développement technologique et l’optimisation des applications de leur IA.
Guillaume ne pensait qu’à une chose, créer un nouveau langage qui lui permettrait de créer un chatbot surpuissant, avec une base de données étendue, d’une intelligence jamais égalée. Grace à Snowflake, ils avaient déjà élargi la base de données pour « Mistral Large ». Mais il fallait faire plus. Guillaume voulait une IA capable de comprendre le langage naturel, de fournir des réponses précises et pertinentes mais aussi d’apprendre et de s’améliorer continuellement grâce au machine learning.
La brillante entreprise n’avait qu’un an, pourtant les fondateurs étaient déjà divisés, irréconciliables.
Dans l’ombre, les deux factieux préparèrent un plan pour se débarrasser d’Arthur. Grâce à leur connaissance infime de l’IA et leurs expériences auprès des plus grands, ils pouvaient subtilement manipuler les paramètres de l’algorithme. Leur plan était clair, Pura créerait un environnement fatal pour Arthur.
Ce mardi matin là, aux alentours de 8 heures, Arthur était le premier arrivé. Seul dans son bureau, la porte fermée à double tour, l’IA exécuta son algorithme détourné. Le niveau d’oxygène chuta progressivement, l’humidité augmenta, la température s’abaissa. Arthur était prisonnier d’une atmosphère mortelle. Il suffoquait, frissonnait. Soumis à ces conditions inhumaines, il succomba soudainement.
Quelques minutes plus tard, les premiers employés embauchaient, tout comme Guillaume et Timothée. Les deux experts avaient parfaitement dissimulé leurs actes, et même sauvegardé l’algorithme corrompu. Le bruit s’était répandu et les autorités s’étaient emparées de l’affaire.
C’était maintenant le monde entier qui remettait en question l’intelligence artificielle. Ils la croyaient tous capable d’homicide, elle était devenue une menace.
Dans les couloirs silencieux de l’entreprise, et sur tous les navigateurs, Mistral AI continuait de veiller, rappelant aux hommes leur propre condition face à la puissance qu’ils avaient créée.
Exercice écrit dans le cadre du concours du CFJ. La consigne était la suivante :
CONNAISSANCE DE L’ACTUALITÉ ET CRÉATIVITÉ :
rédiger, sur un « l’IA accusée d’homicide », un texte qui, sans être une production journalistique, sera ancré dans la réalité. Ce texte devra mettre en évidence votre compréhension des faits et votre créativité. Vous serez évalué(e) sur votre capacité à concilier les différentes contraintes exposées précédemment : réalisme et créativité.
texte de 4 500 signes maximum (« espaces compris ») à partir de la proposition choisie. Votre récit devra être vraisemblable. Vous vous documenterez, ferez appel à votre culture générale et à des éléments tirés de l'actualité ou de l'histoire récente pour imaginer un autre présent ou un futur proche réalistes.
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